Impression initiale : Passer du temps à Indianapolis était la raison de base du voyage pour que j’aille y présenter en personne mon film de Shadowrun: Crossing Shadows à Gen Con la plus grosse convention de gamers. Je ne m’attendais pas à grand chose de la ville d’Indianapolis elle-même que je connaissais vaguement seulement à cause du Indianapolis 500. C’est donc dire que je m’attendais à une ville américaine assez banale et probablement au ralenti économiquement. Concernant Gen Con, là aussi c’était le mystère. En passant du temps sur le site web je n’arrivais toujours pas à comprendre comment c’était pour être avec plus de 6500 activités au catalogue et environ 25000 visiteurs. En plus ça fasait au moins depuis mon secondaire 5 que je ne m’étais pas assis autour d’une table pour jouer à un jeu de rôle comme Shadowrun ou Donjons et Dragons et ce même en ayant réalisé mon film basé dans l’univers de Shadowrun quelques années après. Une chose était sûre, c’était pour être intensément geek mais on s’assumait pour ces journées là ayant même 4 paires d’oreilles d’elf dans nos baggages. C’était pour être intense.
Détails en suivant le lien.
Déroulement : Le matin du jour 4, nous étions encore à Windsor avec, nous séparant d’Indianapolis, 521km et un autre poste douanier à passer avec l’un de nous sans passeport. Quelques longues minutes plus tard et nous étions en route aux États-Unis grâce à un douanier clément mais qui s’est gâté en nous terrorisant juste assez. « Stop talking, open the trunk ».
Guillaume trouve des X dans le ciel
On remarque rapidement que le port du casque est tout sauf obligatoire.
Arrivé à Indianapolis vers 16h, on viraille un tout petit peu pour arriver à notre chic hotel dans le district universitaire.
On prend une navette gratuite vers la convention et nos geek radar tombent immédiatement dans le rouge : toutes les personnes de notre hôtel dans cette navette ont des badges de Gen Con et déjà on se fait parler par un concepteur de jeux de stratégie sur table à qui on remet aussi un flyer pour mon film. La majorité passagers ont l’air du Comic Book Guy dans les Simpsons. Ça promet.
On récupère nos badges gratuits (78$US en temps normal!)
On tente de se retrouver dans le labyrinthe de corridors et il nous reste environ 1 heure pour profiter du show floor qui ferme à 18h.
Parlant de labyrinthe, le guide de la convention fait un étonnant 290 pages dans lequel 7 pages sont dédiées uniquement aux divers plans pour se retrouver.
Je suis persuadé que je n’ai même pas vu la moitié de tout ça.
Directement à l’entrée principale, c’est le kiosque de Catalyst Game Labs et de Shadowrun qui attire l’attention. Je leur donne des flyers pour mon film qu’ils déposent à côté de la caisse. Personne du kiosque n’a l’air au courant de la projection de ce film basé sur leur licence (Catalyst est l’éditeur). À 18h nous sortons de la salle principale chassés comme tout le monde et allons rapidement au Westin, là où mon film est présenté à 18h30 pile après un film qui n’a malheureusement pas su capter notre attention.
Le hall devant la salle.
La salle est sympatique et se remplit de curieux au fur et à mesure que mon film avance. Une super belle réception par un public idéal pour apprécier le film malgré un playback un peu saccadé, un projecteur réglé en 4/3 au lieu de 16/9 et les sous-titres anglais qui étaient placés plus bas que la tête de la majorité de l’auditoire, d’où le rang de gens debout formé en arrière de la salle. Dès la fin du film, le fils du créateur de Fasa Corporation et le père de l’inventeur de Shadowrun me félicitent et me demandent une copie du film en m’invitant à leur rendre visite le lendemain à leur kiosque. Le nom de leur kiosque m’échappe aussitôt car je suis énervé et ce n’est pas le même kiosque que l’éditeur de Shadowrun, Catalyst. Ça me fait donc une mission pour demain.
Nous sommes rapidement de retour en liberté et l’appel du souper se fait sentir. À quelques blocs, en suivant la masse de geeks qui a envahie la ville au complet, on aboutit au gros micro-brasseur du coin, The Ram, qui est aussi associé avec la convention. L’attente de 45 minutes avant de s’assoir nous décourage et on traverse la rue pour y trouver un autre micro-brasseur.
Alcatraz Brewing. Les jolies serveuses nous guident vers notre table avec des lightsabers et on salive devant le plat de nachos du voisin.
On mange abondamment et repartons à l’aventure dans le beau centre-ville. C’est encore étonnant que la moitié des gens croisés ont un badge de Gen Con. Geektown.
On marche jusqu’à l’hotel, découvre le canal, on se change, on est crevé, on se prépare à resortir. On prend le taxi vers l’after party industriel de Gen Con au Ugly Monkey. Le flyer était trop invitant pour ne pas aller voir.
Au Ugly Monkey, il y a bel et bien 2 salles et une terrasse (avec des balançoires) mais la première salle n’a vraiment pas un kit de son adéquat pour cracher de la musique de cette force ; ça ne fait que gricher et c’est pénible. La salle principale est plus intéressante, j’y croise un gars hyper sympathique avec un t-shirt du festival Kinetik avec une fille qu’on reconnait de vue. Un autre montréalais? Non mais c’était un gars qui avait fait le road trip vers Montréal pour aller à Kinetik. Hot, et c’était un des DJs de la soirée en plus. Je croise un autre gars du kiosque de Catalyst Labs.
Les toilettes sont un FAIL INTIMITÉ
La Bud Light est en spécial. Ewww. Les long-island sont en spécial. Oh. En ressortant complètement bourrés, on se fait aborder par un fan incroyable de Shadowrun et son copain gothique emo étrange qui ne tient pas l’alcool du tout et qui ne comprend rien de ce qui lui arrive. À un instant il pense que je suis un ange, le genre avec des ailes blanches. On dépense environ une demie-heure avec eux à délirer et on part vers l’hôtel se coucher.
Le lendemain, jour 5, on explore le côté du canal en se rendant vers la convention.
Pendant que Guillaume et moi planifions passer à journée à se faire des contacts et distribuer des cartes d’affaires à Gen Con, Iphy et Valérie vont au zoo.
J’aurais bien aimé flatter des requins et niaiser des girafes aussi… ça sera pour une autre fois. Ça manque pas de trucs à voir à Gen Con, peu importe l’intérêt qu’on y portait.
On a même nos propres carte Yu-Gi-Oh!
Quels héros nous sommes.
Vers 15h30, on rejoint les filles et on prend un break de la folie du showfloor pour aller au The Ram, précédemment trop plein pour l’essayer. Encore de la bouffe géante avec quelques bières maison passées en mode ultra-geek pour l’occasion.
L’environnement immédiat est presque entièrement composé de posters géants de jeux, pas trop loin de nous il y a un pirate qui mange un burger et Lord of the Rings joue en arrière plan. Ce genre de scène s’en vient de plus en plus normale.
On retourne à la convention d’un pas motivé mais funky.
Mission accomplie au niveau du réseautage surtout avec mon entretien avec Jordan Weisman, créateur de FASA Corporation.
Déjà 6h30 et je me reretrouve au Westin pour présenter mon film une deuxième fois qui se passe aussi bien que la première malgré une salle plus vide au début. Je distribue des DVDs et signe des autographes.
Je me fais même donner un energy drink de pirate.
De retour dans les rues, on s’aperçoit que des milliers de fans vont au match de je ne sais pas trop quoi. Ça marquait aussi le premier instant à Indianapolis où un groupe était plus nombreux que les geeks.
On gambade dans les rues fermées pour se rendre à l’ancienne gare où un festival de musique s’appelant DrachenFest se produit.
En arrivant, on remarque la beauté du lieu, on se fait guider jusqu’au deuxième étage, lieu du concert et on se rend compte qu’on est les seuls arrivés même si nous sommes 30 minutes après l’heure écrite sur le flyer. Le premier band commence pour nous.
Après 3 tounes de punk adolescent au volume malheureusement trop fort pour apprécier, quelqu’un fait tirer un prix de présence au public… sauf que nous sommes les 4 seuls à être arrivés. Je suis le seul à crier et je me fais lancer ce jeu comique.
Marche, marche, exploration, navette, arrêt à l’hôtel. La soirée avance rapidement et on repasse aux choses sérieuses :
Une autre microbrasserie! The Rock Bottom avec encore des portions de fou.
Il est tard, on est crevé. On finit par marcher sur un tronçon de rue plus loin du centre-ville étant supposément le coin émergent du nightlife, on ne trouve rien de bien entraînant pour un vendredi soir et on part se coucher dans nos super-lits. C’est ce qui conclut notre trip à Indianapolis. Mon film passait une dernière fois le lendemain mais notre itinéraire était basé sur le fait de profiter du nightlife du samedi soir à Chicago, c’est donc la fin ici. Comme Guillaume le mentionnait, une journée supplémentaire sur le showfloor à Gen Con aurait sérieusement commencé à être emmerdant mais nous aurait forcé à aller voir ailleurs et essayer les jeux comme True Dungeon et TerrorWerks. Un grand bal masqué nous aurait aussi attendu la soirée venue.
Quelques déguisements :
Wario
Ghostbusters
Truc le plus spécial : Après s’être tapé un auberge jeunesse à Toronto et un hotel poche à Windsor, on a eu de la difficulté à comprendre pourquoi qu’à Indianapolis pour environ le même prix par personne on avait une chambre luxueuse au centre-ville avec télé à écran plat et service de navette gratuite.
Truc le plus impressionnant : Gen Con est vraiment gros même si on n’était là que pour faire du business et qu’on ne s’est même pas approché des tournois et autres tables de jeux ouvertes 24h/24. Faut dire que jouer à Magic pendant toute une nuit c’est pas notre tasse de thé non plus…
Truc le plus poche : Le jeudi soir, pour autant que l’after-party de Gen Con était super au Ugly Monkey, je m’attendais à voir un gros nightclub multi-salles et multi-étages. Fuck la Bud Light. Le vendredi, un tronçon de rue nous promettant de remplir notre fin de soirée du vendredi de par son activité et son nightlife s’est avérée vide pour un vendredi soir. On aurait pu trouver mieux avec de meilleures infos et une meilleure carte.
Truc le plus étrange : C’était la première fois de ma vie que je voyais des gens non-geeks être en minorité et non pas la situation inverse. Un weirdo m’a abordé dans la section des jeux cochons interactifs (j’me suis perdu, juré) et j’avais rarement vu quelqu’un d’aussi creep.
Truc le plus familier : Un show industriel comme after-party pour un événement geek? Comme le festival Fantasia? Comme quoi les deux cultures se rejoignent à beaucoup d’occasions.
Mésaventure louche : Le festival de musique ou nous étions le seul public. Les divers weirdos rencontrés. Aucune aventure louche majeure à signaler sinon.
Impression finale : Indianapolis est une super belle ville et Gen Con m’a amusé. La ville est bien faite, claire, simple et tout le monde était sympathique. Rien à redire.
Cote de visite : 9