Film, Job, Voyage

Kino Kabaret Tuléar, partie 2

La nuit précédente, ils avaient déjà trouvé le temps de tourner ce court film dansant.
http://www.youtube.com/watch?v=0POfg1oKNDQ
C’t’un Kabaret, faut avoir du fun un peu!

J’arrive le matin, on regarde le dérushage de Justin qui parle de la pauvreté avec son reportage mais qui doit faire son film en s’étant fait mettre dehors de son lieu de tournage. À suivre.

Après quelques moments de préparation et d’aide sur les autres films j’ai une idée pour mon film et, avec l’aide de pratiquement tout le monde, on part en tournage pour 3 heures, 1 heure étant réservée simplement à se rendre sur les lieux du tournage et en revenir. Il fallait se rendre dans le quartier où je pourrais prendre un pousse pousse de Éric et qu’on puisse en emprunter un autre.

On ne prend que quelques prises de chaque action avec l’appareil photo dans les mains sans stabilisation additionnelle. En dépit de ça, d’un chien qu’on dérange beaucoup trop et de mon désir de faire ça vite, je trouve que ça se passe très bien. Les foules n’ont pas accouru pour nous regarder travailler et on a pu opérer sans avoir trop de regards sur nous.


Déraillement.

On revient et on croise une chicane de ménage assez violente. Je fais l’invisible. On boucle le tournage en se payant la traite de Fanta et de samosa comme si c’était la dernière bouffe sur terre. Faut dire que 2 heures à faire la course à 35 degrés pas d’eau c’est pas une idée de champion.

En arrivant je me retrouve à jouer dans un film comme professeur. Je pense que je suis encore plus terrible qu’en docteur avec mon cours de base improvisé et théorique sur les programmes de montage. Horrible.

Le film s’avère être bien bon (et comique) en dépit de ma performance.
http://www.youtube.com/watch?v=fqnCvF4BFyw

Les heures filent et on se court à gauche et à droite.


Prise de son pour Guénolé.

Montage, course, souper et la nuit tombe.

La fatigue gagne Iphy et elle part vers 20h30 et je décide de rester jusqu’à environ 21h30. Andry escorte Iphy jusqu’à l’hôtel pour ce premier voyage. Bien que nous avions eu des compagnons pour la majorité de nos déplacements en soirée, là c’était un peu différent et nous avions réellement une escorte obligatoire.

Début de l’histoire morbide.
http://www.slateafrique.com/85773/madagascar-criminalite-une-jeune-francaise-tuee-sur-la-plage
Des gens avaient bel et bien retrouvé morte, dénudée et mutilée une française de 31 ans propriétaire avec son mari d’un restaurant tout près de l’alliance française. Son mari était toujours porté disparu et on parlait de bâtons et/ou de pieux ensanglantés retrouvée près. Dès notre arrivée à Tuléar nous cherchions un restaurant pour souper et ce restaurant nous avait invité des yeux sans qu’on arrête notre choix dessus. Le lendemain nous tentons d’y aller et… c’était fermé. Ils étaient portés disparus. Tout ça pour dire qu’Andry et Nicolas Oudet, Directeur de l’Alliance Française de Tuléar avec qui je correspondais depuis le début du Québec pour coordonner ce voyage à Tuléar, s’inquiétaient pour nous. Nous avions eu la chance de prendre un verre avec Nicolas Oudet au Sakamanga quelques jours plus tôt à Antananarivo. Il s’occupait de nous à distance vu sa convalescence d’une attaque sauvage, et l’article le mentionne en bas de page, qui l’a laissé carrément pour mort sur environ la même plage. Genre, le crane ouvert.

Bref, c’était chaud.

Et entre le départ de Iphy à 20h30 et le mien 1h plus tard un touriste s’est fait braquer devant l’alliance française avec le gardien ne pouvant pas vraiment intervenir vu les armes et le nombre d’attaquants.

Bref, c’était chaud.

Dans la zone entre l’alliance française et notre hôtel il y avait toujours un bout sans lampadaires qui devenait spécialement funky et obscur. Je trouve alors le moyen de m’ouvrir le pied d’un bon 5 cm sur un panneau de signalisation tronçonné au sol.

« Iphy sort le rhum »

Et on a désinfecté mon pied plein de sang avec du rhum.

Bref, c’était chaud.


Le lendemain, sec et refermé.

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