Voyage

Taxi-brousse!!!

3 paysages typiques


Zébus partout.


Montagnes incroyables près de la capitale.


Grandes étendues dans le sud.

En 24 heures tu t’arrêtes un nombre assez limité de fois. Autant dire qu’il ont l’expertise de ne pas trop perdre de temps sauf quand ils acceptent une livraison en cours de route vers une autre ville que Tuléar. Vu la qualité des routes qui est variable, il y a de longs moments où la route est neuve et que tu peux faire du 70-90 km/h mais le reste du temps, si ce n’est pas les longues côtes qui font souffrir le moteur du van c’est les nids de poule qui ont l’air de cratères qui forcent à slalomer en fou ou bien simplement de s’immobiliser pour réussir à les franchir. La nuit, les taxi-brousse doivent s’attendre et former un convoi d’au moins 8 parce qu’il y a des attaques de taxi-brousse dans les coins isolés. En dormant la nuit, le taxi-brousse allait vite et sa roue est sortie de la chaussée, le faisant valser sur 3 roues pendant quelques secondes. On était près de faire des tonneaux. 2 minutes après, tout le monde était rendormi. De jour sur la route, on a aussi vu des gens qui devaient débarquer de leur taxi-brousse afin que le véhicule arrive à monter une côte. Pendant 24 heures, des gens qui inspectent leur moteur sur le bord de la route ou qui sont en train de changer un pneu, on les compte en dizaine. Ça et les troupeaux de zébu qui partagent la route avec nous.

Dire que Google estime cette route à environ 12 heures en voiture. Pour ça faut être en 4×4 et prendre toutes les bosses à pleine vitesse.

Ça nous fait passer par la très chouette Antsirabe (avec le brasseur de la meilleure bière « Three Horses Beer »), Fianarantsoa, Ihosy, Ilakaka la ville du saphir qui est dans un boom digne du far-west.

Je vais le dire carrément : dans le sud, la vie a l’air beaucoup plus difficile. Genre, beaucoup. Notre visite dans le nord à la fin du voyage renforcera infiniment cette impression. Tuléar on arrive.

Voyage

Départ pour Tuléar

Un autre levé qui se fait autour de 7h-8h. Notre départ de taxi-brousse étant encore à 14h30 ça nous laisse du temps pour explorer un autre coin de la ville. On se lance vers le Lac Anosy, à ce qui m’apparaît être le centre de la ville.

Ça fait une belle longue marche qui nous fait découvrir un parc de la ville autour du lac, un trottoir que seuls les militaires peuvent emprunter et surtout des garages hallucinants où métal tordu, ferrailles, soudeurs en action, ateliers et comptoirs de service sont tous empilés les uns par dessus les autres. On continue à marche vers le stade.


Plus cool que Hollywood.

On prend des ruelles et escaladons lentement la ville. Après une bonne heure ça nous emmène près du palais royal où deux guides imposent leurs services.

On se fait évidemment taxer notre exploration par les guides (5000 Ariary chacun) et partons en vitesse vers notre taxi-brousse à la station.


Beaucoup d’énergie ; ça grouille de partout pour charger les gens et les marchandises.

Le chauffeur du taxi-brousse nous demande un 20000 Ariary (10$CAN) supplémentaire surprise à cause du poids de nos sacs. On réussit à négocier 10000 Ariary en lui disant que le sac de Iphy ne pèse pas plus que 15 kilos selon la balance de l’aéroport (et c’était vrai). Ça en devient drôle.

Après 3 heures de chargement (et déchargement, et chargement, et déchargement), on part! Il est 17h30.


Le van à droite, c’est le nôtre. Il y a 4 rangées de 4 minuscules sièges + 3 places pour des conducteurs à l’avant. Nous étions finalement 22 à l’intérieur de ce van. Ça fait 3 rangées de 5, une rangée de 4 et les 3 à l’avant. ROCK AND ROLL pendant les 24 prochaines heures.

Voyage

Madagascar, arrivée à Antananarivo.

J’ai une belle étampe de visa « affaires » dans mon passeport provenant de l’embassade du Madagascar au Canada.

Les affaires en question c’était d’aller animer un atelier Kino à Tuléar en collaboration avec l’Alliance Française de Tuléar et l’Institut Français dans la capitale Antananarivo pour les 7eme rencontres du film court du Madagascar. C’était donc un voyage en deux partie avec une arrivée au Madagascar qui dès mon arrivée, allait nous faire parcourir, Iphigénie et moi, 1000km en 24 heures dans un taxi brousse pour atteindre Tuléar et avec une deuxième partie de retour dans la capitale pour un Kabaret Kino plus traditionnel avec une centaine de participants qui ont le seul but de produire des films. Pour la première étape nous ne sommes pas les seuls à être envoyé dans une contrée du Madagascar pour animer un atelier. Il y a un Réunionnais vraiment cool qui s’appelle François, une française, Thomas Lesourd et un autre Québécois, Marc Tawil. Avec des destinations comme Antsirabe, Mahajanga ou Tamatave, je pense que personne n’était aussi loin que nous par contre. 1000 km au Madagascar en taxi-brousse, C’EST LOIN … mais c’est l’aventure !

On débarque de l’avion vers 22h30 avec une bonne petite chaleur et de l’humidité qui nous change amplement du Québec. La fatigue aidant, nous prenons la décision de ne pas sortir la première nuit et dormons presque paisiblement à notre dans notre belle petite chambre. L’excitation est grande.

Nous n’avons qu’une matinée devant nous dans la capitale avec un départ en taxi brousse à 14h30, mais comme le soleil se lève vers 5 heures ça nous laisse en principe 7 heures de visite avant de partir.


Les montagnes remplies de maisons c’est ce qui frappe dans la ville. C’est vraiment beau.

C’est le dimanche de Paques et les gens sont partout dans les rues. C’est des centaines de milliers de personnes qui sont à la fête et tout est fermé. Encore une fois c’est super énergique et les piétons sont rois.

Nous faisons les marchés et allons nous perdre à des endroits où, après coup, on avait pas trop d’affaire là. Ruelles et dédales cachées, kiosques sans fin, on est en mode observation. Tout est magnifique mais la pauvreté est omniprésente. De jeunes, et moins jeunes, mères nous poursuivent sans cesse et nous achetons finalement la paix avec des billets qui traînent dans nos poches. On s’habitue instantanément à ne jamais stopper pour regarder le paysage et toujours avoir l’air de savoir où on va. Tout le monde nous conseillant de ne pas traîner de sac à main, de sac banane, de sac en bandoulière ou de n’importe quoi d’autre qui attirerait l’attention ça nous fait une ballade légère et calme, considérant que j’ai souvent mon maudit sac d’appareil photo dans le dos et que c’est encombrant. Évidemment que je réussis à prendre subtilement quelques photos et vidéos avec la Playsport.

Notre taxi nous prend à l’hôtel vers 1h15.
Quelques clips sont tournés dans le taxi en route. On se fait ensuite dire que les cris qu’on peut entendre dans le tunnel sont des gens de la région qui sont venus pour Paques et qui sont pas habitués à voir des tunnels. C’est vrai que c’est lefun en maudit faire de l’écho dans un tunnel.

Surprise (mais pas vraiment), notre taxi brousse est lui aussi à la relâche et, bien que notre place aille été payée d’avance pour cette journée précisément, pas moyen de négocier le départ. On se retrouve automatiquement une journée en retard pour animer l’atelier à Tuléar et pris avec tous nos baggages dans un endroit loin d’être familier (mais qui le deviendra). Après m’être fait escroquer de 20000 Ariary (10$CAN) pour réussir à placer un appel téléphonique à Victor, qui nous avait accueilli la veille à l’aéroport et qui s’occupait de nos déplacements, il nous renvoie un taxi et nous invite à le rejoindre après avoir redéposé nos bagages à l’hôtel. Là bas, une deuxième surprise nous attend. Le gérant et propriétaire de l’hôtel a loué notre chambre à des amis, étant persuadé que notre départ signifiait la fin de la location même si Victor avait réservé la chambre pour 3 jours en vue de la venue des autres Kinoites. Comme dans les meilleures histoires, le reste de l’hotel est complet. On grimpe dans le taxi et on finit au Sakamanga, un très cool hotel touristique dans lequel on paye en Euro (32Euro) au lieu d’en Ariary, donc cher en comparaison mais pas cher comparé à n’importe quelle autre grande ville européenne.


On rejoint Victor, passons un peu de temps autour d’une piscine et faisons la connaissance avec sa voiture qui venait probablement de recevoir un plein d’essence coupé à l’eau. J’ai jamais entendu autant de pistons travailler dans le vide qu’avec ce char là.

On se rejoint en soirée pour manger de la langue de zébu et danser dans un club qui s’appelle Le Glacier, réputé depuis 30 ans pour ses soirées chaudes… et ses …euh… prostituées au bar. Mine de rien c’est quelque chose qui sera aussi récurrent dans les endroits nocturnes touristiques et qui me donnera finalement une idée pour mon propre film…