C’est ma deuxième année au FIMAV et j’y ai vécu environ le même pattern que la dernière fois. Je m’explique.
Il y a 3 ans :
Premier spectacle
– Kevin Blechdom / Eugene Chadbourne – Allemagne, États-Unis
Dans une petite salle, amusant et très peu le genre que je vois en spectacle d’habitude. Un banjo électrique et des chansons comiques livrées par deux personnes. Le tout se finissant par une fusillade. Photos en bas de page complètement.
Deuxième spectacle
– Daniel Menche – États-Unis
Complètement renversant. Vicéral. Du gros noise maitrisé et fort avec un gars seul sur scène qui crie, qui se frappe et qui gesticule.
– Keiji Haino & Merzbow – Japon
Keiji Haino a passé 1 heure à se promener et à jouer de 4 instruments en nous donnant l’air que c’était la première fois qu’il les utilisais pendant que Merzbow, complètement endormi devant son laptop, nous servait les pires fréquences et séquences de sons qu’il pouvait imaginer. Keiji Haino se prenait pour un gamin qui veut faire le plus de tappage possible avec sa première guitare jouet. Le pire c’est que j’adore ce que fait Merzbow.
Donc, je le dis plus clairement ; mon pattern du FIMAV c’est
– 1 show hors du commun pour moi mais qui ne vaut toujours pas le prix d’entrée
– 1 show pénible mais enrichissant
– 1 show complètement hallucinant
Vendredi soir dernier :
On arrive à Victo et on se prépare en mangeant au Max poutine, endroit avec un menu de 3 pages pleines de poutines pour plus de 50 poutines.
Premier spectacle
– Aun et Michel Langevin
Un mélange de drone et de batterie qui a fessé dans le mille pour moi. Comme a observé Pierre, ça a pris un certain temps avant que les deux s’unissent vraiment mais une fois lancés, c’était transportant. Il faut dire que d’avoir Michel Langevin sur la batterie qui joue de temps en temps mais toujours d’une manière impressionnante ajoutait un petit côté pop/performance tout à fait intéressant.
– Lydia Lunch, Philippe Petit
Je ne connaissais pas Lydia Lunch et le peu de recherche préalable que j’avais fait mêlé aux descriptions diverses m’avait donné l’impression que j’étais pour tomber dans un monde d’humour noir exquis mélangé à un fond de noise pertinent. J’ai eu mon fond de noise éclaté et intéressant grâce au français Philippe Petit mais je n’ai pas eu mes textes cyniques et humoristiques. Mauvaise attente. Ce que j’ai eu c’est des textes nihilistes plutôt typés (rivières de sang, rêves pourris, larmes de lune, patati-patata) qui me rappelaient un état d’esprit digne du secondaire 4 quand tout va mal mélangé à du urban talk du genre « You don’t know me, you don’t fuckin’ know me ». Le genre de réplique ghetto qu’on fait quand notre égo a pris un coup de la part d’un inconnu qui nous insulte. Mais pour autant que j’ai décroché sur de gros chapitres, j’ai trouvé la fin tranchante et audacieuse car elle était beaucoup plus personnelle et beaucoup plus adressée à la foule que le reste qui demeure, à mon avis, dans le registre du poème gothique général. C’était bon et bien livré, mais les textes sombres parlés sur la musique c’est pas mon genre.
Deuxième spectacle :
– Les Momies de Palerme
Décrit comme du « Vangelis on nightmare pills » et pour la première fois avec 6 personnes sur scène j’avais des attentes hautes mais non attachées à un style précis. Ce fut un étrange show avec une animation sur scène complètement défaillante de par la gêne des deux principales musiciennes pour présenter les noms des chansons (action complètement inutile par ailleurs dans le contexte où leur musique se veut transportante. Méchant débuzz). Heureusement, quand elles chantaient toute cette gêne disparaissait. L’une des deux restait par contre constamment dans un état de confusion clairement affichée et presque de panique, annonçant même une chanson à un mauvais moment. Les 2-3 premières chansons étaient une sorte de Sigur Ros féminin qui se déconstruisait et se reconstruisait constamment. Les dé-constructions, à mes oreilles non entrainées pour l’écoute et la critique des instruments à corde comme le violon, le violoncelle et même la guitare, m’ont apparu en ligne avec de l’improvisation et du bruitisme. J’ai adoré, innocemment. La 3eme ou 4eme chanson était basée sur un loop cheap de clavier genre bossa-nova sorti de nulle part. Encore là, j’y ai vu une sorte de challenge personnel pour elles de jouer avec un loop aussi bizarre et différent du début du spectacle. Après ça, ça s’est gâté avec plus de loops électro qui sonnent de-base et quelques solos de chant et duos de guitare manqués. Pourtant, j’étais captivé tout le long du spectacle et c’était créatif. Après le spectacle, les discussions tournaient autour du manque de rodage du show et les musiciens de la foule avaient immédiatement décelé les défaillances majeures dans le violon (quelques fausses notes, mauvaise posture), la clarinette (fausses notes), les guitares (niveau débutant?), les voix (très belles mais un passage faussé en majorité)…. ouf. Petite critique allant dans ce sens ici. Comme c’est des québécoises, j’aurai probablement la chance d’aller les revoir et j’aurais bien envie. Mais pas à 20$ pour 50 minutes de show svp. Genre 5-8$ à Pop Montreal, pourquoi pas.